Petite rivière qui promène dans la petite vallée les caprices changeants de sa marche onduleuse et qui crée sur ton passage la gaieté et la fraîcheur, je suis de ceux que tes grâces rustiques appellent et retiennent sur tes bords. Là, sur un lit de cailloux, tu accélères ta course murmurante, caressant l'algue flexible qui ondoie mollement ou balançant le roseau qui ploie doucement sa hampe frissonnante. Tu vas, tête baissée, sur une grosse pierre émergeant soudain légèrement, et là, tu t'irrites, tu halètes, tu écumes jusques à quand, de guerre lasse, tu jettes à la ronde des perles d'argent qui s'égrènent au fil de l'eau, comme si cette colère d'enfant se déchargeait en un éclat de rires mouillés de larmes.
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